Des enfants victimes d’engins explosifs improvisés au Burkina Faso : la situation est inquiétante selon Save the Children
« Chaque guerre est une guerre menée contre des enfants ». Ces paroles prononcées il y a un siècle par Eglantyne Jebb, fondatrice de Save the Children, n'ont jamais résonné aussi fort. À l'heure actuelle, en cet instant même, des millions d'enfants à travers le monde, y compris au Burkina Faso, sont pris au piège de conflits dont ils ne sont pas responsables, en témoignent les faits.
Le douloureux incident ayant coûté la vie à 6 enfants interpelle sur l’extrême vulnérabilité des enfants dans les situations de conflit ou d’insécurité, et commande que leur cas fasse l’objet d’une attention particulière. En effet, plusieurs sources ont rapporté que le samedi 1er Août 2020, une dizaine d’enfants revenant du pâturage avec leur troupeau ont été victimes de l’explosion d’une mine artisanale dans le village de Bembela, commune de Tangaye, province du Yatenga (région du Nord). Le bilan provisoire est lourd : 6 décès sur le champ et 4 blessés. Ce drame qui n’est pas une première, nous rappelle celui de janvier 2020 survenu sur l’axe Toéni-Tougan, entre les villages de Donkou et Dagalé, dans la région de la Boucle du Mouhoun. Un minibus transportant une vingtaine de passagers a alors explosé au contact d’une mine artisanale. Le bilan fut également lourd, même très lourd : au moins 14 civils ont été tués, parmi lesquels 7 élèves qui revenaient paisiblement de leur congé de fin d’année.
Le rapprochement de ces deux situations révèle une tragique similitude. Des enfants perdent atrocement et inutilement la vie sur la route de leur joie et de leur espoir. Ils n’y sont pour rien, mais ce sont eux les premières victimes tout de même. Constatant que cette tragédie se généralise dans le monde, Save the Children a lancé en 2019 la campagne « STOP A LA GUERRE CONTRE LES ENFANTS », dans le but de rappeler qu’il est urgent de tenir compte de la situation particulière des enfants et de prendre les mesures proportionnelles pour leur garantir une sécurité maximale. Un rapport publié à cet effet montre que « la façon dont les guerres sont menées aujourd'hui cause davantage de souffrances chez les enfants et que la situation des enfants empire alors que le monde ne fait rien pour l'empêcher. ».
En tant qu’organisation de défense et de protection des droits de l’enfant, Save the Children ne saurait comprendre, ni expliquer encore moins accepter que les enfants soient des victimes gratuites face à la violence qui caractérise les conflits actuels. Toute vie d’enfant perdue suscite en nous indignation et devoir d’interpellation. Les enfants sont ceux qui paient le plus lourd tribut, quels qu’en soient la nature, l’ampleur et les acteurs d’une situation de conflit. S’ils n’y perdent pas la vie, leur développement physique, mental et psychosocial est compromis.
Save the Children attire alors l’attention et interpelle sur la nécessité de respecter les principes cardinaux en matière de protection des enfants en situation de conflit, à savoir :
- Les enfants ont droit à la vie, à la sécurité et à la protection sociale où qu’ils soient ;
- Les enfants ont droit à un traitement humain, comportant le respect de la vie et de l’intégrité physique et morale ;
- Les enfants ne doivent en aucun cas, et de quelque manière que ce soit, être associés aux conflits au risque de nuire à leur bien-être physique et psycho-social.
- Les populations doivent être sensibilisées aux dangers des mines/IED afin de minimiser les risques que les enfants en soient des victimes collatérales.