Save the Children engagée à mettre fin au travail et l’exploitation des enfants dans l’Ouest du Burkina Faso avec le projet « Prévention et Lutte Contre le Travail des Enfants (PLCTE) »

Wednesday 12 April 2023

 

Save the Children a organisé du 27 au 31 mars 2023 une série de formations à Orodara en vue de renforcer les capacités d’une soixantaine d’acteurs éducatifs dans le cadre du projet « Prévention et Lutte Contre le travail des Enfants dans le Kénédougou (PLCTE) » mis en œuvre dans la région des Hauts-Bassins.

Répartis sur quatre jours en plusieurs cohortes, les participants issus respectivement de l’Association des Parents d’Élèves, de l’Association des Mères Éducatrices, des Comités de Gestion d’Écoles et des enseignants de la province du Kénédougou, ont pu être outillés sur des concepts clés en matière de protection des enfants et des adolescents.

Ainsi, plusieurs formateurs ont partagé avec les participants des connaissances à travers plusieurs modules : l’Éducation en situation d’urgence, le Child Safeguarding, le Staff Safeguarding, l’Adult Safeguarding, l’Approche Safe School, la détection et le signalement d’abus, les violences basées sur le genre (VBG), la définition du mot enfant, leurs droits et les principes directeurs de la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE).

Parlant de l'Éducation en Situation d'Urgence (ESU), on retiendra qu’elle est un ensemble d'activités conceptuelles permettant aux apprenants de continuer à s'instruire de manière structurée, même dans des situations d'urgence, de crise ou d'instabilité à long terme. Il faut dire que le secteur éducatif au Burkina Faso fait partie des plus touchés par la crise sécuritaire, avec les menaces et les attaques ayant conduit à la fermeture de milliers d’écoles et au déplacement des élèves et enseignants.

En ce qui concerne les conséquences sur les enfants, le formateur Irissa Ouédraogo relève notamment l'absentéisme chronique ou l'abandon dû à un handicap, leur recrutement par des groupes armés, le mariage précoce. Comme alternatives éducatives, il propose les programmes d’apprentissage accéléré, les espaces temporaires d'apprentissages et les espaces récréatifs, les espaces amis enfants (EAE), etc.

S’agissant de la formation sur les violences basées sur le genre (VBG), il a été question d’interpeller les participants sur les différents signes d’alerte qui permettent de savoir qu’un enfant est en situation de détresse. Ainsi, il s’agira pour eux de surveiller le comportement des enfants pour voir s’il n’y a pas eu d’éventuels changements ou signes qui montrent clairement que l’enfant a besoin d’aide.  Et si des signes sont identifiés, ils doivent alerter les structures compétentes ou contacter le numéro vert de Save the Children qui est le 80 00 12 32 pour une meilleure prise en charge de ces enfants.

Quant à la communication qui a porté sur la sauvegarde, un prétest a d’abord été soumis aux participants afin de recueillir leurs connaissances sur la thématique. Ainsi, le Child Safeguarding a été définie comme la somme de notre responsabilité avec nos actions collectives et individuelles pour garantir la protection de tous les enfants. Concernant l’Adult Safeguarding, on retient qu’il est la protection des adultes contre les abus. Enfin, le Staff Safeguarding, consiste à prévenir et à répondre à toutes les formes de harcèlement, d'intimidation, de discrimination, d'abus et d'autorité entre le personnel sur le lieu de travail ou dans les contextes liés au travail.

Aussi, une présentation du projet a été fait par le Project Manager, Léa Aubin Sanou, afin de permettre aux participants de mieux comprendre la problématique que soulève ce projet dans le Kénédougou.

Pour Niakara Ali, Agent à la Direction Régionale de l’Action Sociale, dans la province du Kénédougou, les enfants sont confrontés à d’énormes violences physiques, sexuelles et psychologiques. « Il y a beaucoup de travaux dangereux qui sont menés par les enfants surtout dans les champs mais quand on échange avec les parents, ils trouvent que c’est normal que l’enfant fasse ces genres de travaux. Alors que les insecticides par exemple peuvent nuire à la santé de l’enfant ».

Il convient de noter qu’au-delà des acteurs de l’éducation, les travailleurs sociaux ont aussi bénéficié auparavant des formations sur divers thèmes tels que la parentalité sans violence et la gestion de cas. En effet, la formation sur la gestion de cas leur permettra d’améliorer leur prestation auprès des enfants qu’ils auront sous la main. Quant à la parentalité sans violence, elle est un programme de sensibilisation qui sera déroulé auprès des parents et des jeunes.

Le projet « Prévention et Lutte Contre le travail des Enfants dans le Kénédougou (PLCTE) » est mis en œuvre avec l’appui financier du bailleur suédois Radiohjälpen, en partenariat avec la Coordination Nationale des Association des Enfants et Jeunes Travailleurs du Burkina (CN/AEJTB).  D’une durée de 12 mois, ce projet vise à contribuer l’élimination de toutes les formes de travail et d’exploitation des enfants afin de favoriser leur accès à l’école dans un environnement protecteur pour eux, y compris les plus défavorisés et marginalisés de la province de Kénédougou.