Burkina Faso : 18 ans comme âge minimum au mariage, bientôt une réalité dans le prochain Code des Personnes et de la Famille (Ministre de la Justice)

Wednesday 20 October 2021

 

dix-huit (18) ans comme âge légal minimum au mariage pour la fille et le garçon au Burkina Faso « ne pose plus problème » dans le prochain Code des Personnes et de la Famille (CPF), a déclaré la ministre de la Justice et des Droits humains face à une cinquantaine de filles, lors d’un dialogue initié le 11 octobre par Save the Children à Ouagadougou, à l’occasion de la Journée internationale de la Fille.

« En ce jour commémoratif de la Journée internationale de la Fille, tous les enfants du Burkina Faso voudraient lancer un appel à l’action à l’endroit des décideurs et à tous ceux qui ont les moyens de changer les choses et de faire bouger les lignes », a dit Latifatou Compaoré, ambassadrice de Save the Children et porte-parole des filles, en présence de diverses personnalités politiques, coutumières, administratives et associatives.

A la suite de Latifatou, une autre intervenante, Edith a ému l’auditoire avec son témoignage. Elle a été mariée de force à l’âge de 12 ans. Aujourd’hui affranchie de cette union, elle poursuit des études supérieures et envisage son avenir avec beaucoup d’optimisme. Elle plaide afin que d’autres filles ne vivent pas un mariage avant l’âge de 18 ans.

A cet appel, la ministre de la Justice et des Droits humains s’est voulue rassurante, affirmant que « l’âge de 18 ans pour le mariage ne pose plus de problème au niveau du Conseil des ministres (car, dit-elle) le Burkina Faso qui a ratifié des conventions internationales, doit respecter ces conventions et faire en sorte qu’avant 18 ans, désormais, aucune fille ne soit contrainte au mariage ».

En vue de donner une base à cet appel à l’action, les jeunes filles ont présenté leur manifeste dans lequel elles demandent l’accélération du  processus de relecture  et d’adoption du nouveau CPF « dans les meilleurs délais ».

La voix des filles à ce dialogue a été soutenue par celle de la Coordinatrice de la Coalition nationale contre le Mariage d’Enfants au Burkina Faso (CONAMEB), qui dans son allocution, a invité les autorités à adopter le nouveau CPF « avec diligence » en insistant sur 18 ans comme âge légal au mariage « aussi bien pour la fille que pour le garçon ».

Présente à cette rencontre, la Première dame du Burkina Faso a encouragé les filles et les décideurs à œuvrer de concert pour « protéger et défendre les droits des filles », invitant la population à « agir vite car le temps passe ».

Le dialogue a connu également la participation de la Directrice Exécutive de Save the Children International en visite au Burkina Faso, Inger Ashing, qui dans son message, a réitéré l’appel à l’action des filles pour l’adoption diligente du nouveau CPF avec 18 ans comme âge légal au mariage sans distinction pour les filles et les garçons. 

Au Burkina Faso, une femme sur deux a été mariée avant 18 ans et 10% d’entre elles l’ont été avant l’âge de 15 ans. Le pays figure parmi les dix pays africains les plus affectés par le mariage d’enfants. En rappel, l’avant-projet du nouveau CPF a été rejeté en Conseil des ministres en mars dernier, pour de larges concertations entre les différentes parties prenantes. Le processus de relecture n’avance plus depuis lors.