Journée Internationale des Femmes : des enfants interpellent sur l’urgence d’adopter 18 ans comme âge légal minimum pour le mariage au Burkina Faso
Au moins trois cent (300) jeunes filles et garçons de la région des Hauts-Bassins, issus des espaces sûrs de Soumousso 1 et de Soumousso 2 ont adressé leur message de plaidoyer aux autorités locales afin d’accélérer la révision et l’adoption du Code des Personnes et de la Famille (CPF) avec 18 ans comme âge légal minimum du mariage, sans exception, aussi bien pour les filles que les garçons.
Cette rencontre de plaidoyer organisée dans le cadre du projet « Mon corps. Ma décision. Mes droits : réductiondes Mariages d’Enfants, Précoces et Forcés en Sierra Léone et au Burkina Faso », s’est tenue le 08 Mars 2023 dans la commune de Karangasso-vigué, plus précisement à Soumousso.
Plusieurs autorités dont des Directeurs Régionaux, des leaders religieux, coutumiers, des membres de Comités Villageois pour le Développement (CVD) ont répondu présents à cette activité et ont pris l’engagement de soutenir la cause des enfants pour que la problématique de mariage d’enfants prenne fin.
Ainsi, dans la localité de Soumousso, les leaders coutumiers et religieux pour leur part, se sont engagés à vérifier désormais l’âge des futurs mariés (18 ans) avant toute union, à défaut de la présentation d’un certificat de mariage civil.
Présent à la cérémonie, Monsieur Raogo Ouédraogo, représentant le Directeur Régional de la Solidarité, de l’Action Humanitaire, de la Réconciliation Nationale, du Genre et de la Famille des Hauts-Bassins, a laissé entendre que les recommandations et doléances formulées par les enfants à travers leur note de plaidoyer seront transmises à son Ministère afin que des mesures soient prises. Pour ce faire, il a félicité l’initiative de Save the Children et a profité de l’occasion pour interpeller tous les acteurs à accompagner la démarche des jeunes filles qui vise à assurer leur protection contre les maux dont elles sont victimes.
Il a aussi rappelé que le mariage précoce ou forcé peut avoir des répercussions graves sur la jeune fille qui se retrouve ainsi privée de ses droits comme celui de l’éducation. En plus de cela, elles peuvent être exposées aux risques de complications liés à la grossesse et l'accouchement : ce qui peut même conduire à la mort.
Lors de la cérémonie, trois lauréates issues d’un concours de poème initié à l’occasion de la Journée Internationale de la Fille ont été récompensées. Les premiers responsables régionaux de Save the Children, notamment le Chef de base de la zone Ouest, Toumani Sale Issoufou, a félicité les jeunes filles pour leur participation au concours.
Chacune des lauréates a reçu de la part de Save the Children un kit scolaire composé de sacs, de cahiers, de stylos, de tee-shirts et un calepin de Save the Children plus un tableau sur lequel est reproduit son poème.
Les lauréates à ce concours sont :
- Pour la Région des Hauts-Bassins
1er : Bado Rachidatou de l'espace sûr de Bama1
2e : Sou Gladys de l'espace sûr de Samagan
3e : Sanou Sabine de l'espace sûr de Léguéma
- Pour la Région des Cascades
1ere : Traoré Aicha de l'espace sûr de Timba
2e : Ouattara Ramatoulaye de l'espace sûr de Sobara
3e : Bamba Maminata de l'espace sûr de Baguéra
Leurs cadeaux ont été respectivement remis par Aminata Diallo, Coordonnatrice de l’Association MAIA, Raogo Ouédraogo, représentant le Directeur Régional en charge des questions de Genre et Toumani Sale Issoufou, Field Office Manager Save the Children de la Zone Grand Ouest.
Une causerie-débat sur les droits des enfants ont permis aux filles de connaitre non seulement leurs droits mais aussi leurs devoirs. Cette session d’échanges avec les jeunes a été l’occasion pour Estelle Désirée Bicaba, Référent Technique Egalité des Sexes, de présenter 10 droits fondamentaux des enfants dont le droit à la vie, le droit d’être protégé de la violence, le droit à l’éducation, à la santé. Mais, un enfant a aussi le devoir de respecter ses parents, il doit avoir un comportement responsable et respecter aussi les aînés.
Conformément à la thématique du 8 Mars 2023 au niveau international qui est : « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l'égalité des sexes », une initiation des enfants à l’utilisation responsable des Technologies de l’Information et de la Communication notamment le téléphone a été livrée par Chantal Naré, Digital Communication-Public Facing et Press Relation Officer. Cette phase de l’activité a permis de partager avec les enfants les avantages et les inconvénients de l’utilisation du téléphone et des réseaux sociaux. Enfin, la formatrice a insisté sur le fait qu’un enfant doit éviter les sites illicites et utiliser les autres reseaux sociaux et internet à des fins utiles : apprentissage et opportunité de construire des réseaux éducatifs ; par-dessus tout, il a leur a été enseigné d’avoir une bonne hygiène numérique qui pourrait réduire les risques de cyber harcèlements. Les enfants se sont dits satisfaits d’avoir approfondi leurs connaissances sur la connaissance des réseaux sociaux.
En rappel, le projet « Mon corps. Ma décision. Mes droits : réductionde Mariages d’Enfants, Précoces et Forcés en Sierra Léone et au Burkina Faso » est financé par Affaires Mondiales Canada et mis en œuvre par Save the Children Burkina Faso depuis Février 2020.
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