Rencontre d’échanges et de plaidoyer des enfants chez le gouverneur de la région du Sahel

Saturday 3 September 2022

A l'occasion de la Journée mondiale de l'aide humanitaire, des enfants de la région du Sahel soutenus par Save the Children ont discuté avec le Gouverneur de la région de leurs préoccupations, notamment la crise alimentaire.

Les enfants ont délivré un message clair et plaidé pour que des solutions appropriées soient trouvées à court et moyen terme pour répondre à leurs besoins alimentaires dans la région. Ils ont également partagé le triste témoignage d'une de leurs camarades de classe, contrainte de déménager à Dori avec sa famille et confrontée à des difficultés alimentaires.

« Quand nous étions au village, nous vivions bien. Nous avions des terres cultivables que nous travaillions, nous avions des écoles, et nous allions fréquentions ces écoles avec beaucoup d’espoir !

 

Mais maintenant nos parents n’ont plus les moyens pour nous amener à l’école. Nous avons fui notre village car des hommes armés sont venus. Ils ont tué beaucoup de personnes et nous, nous avons eu très peur. Je sais que comme moi, beaucoup d’enfants burkinabè ont vu ces hommes armés commettre ces crimes et vivent les mêmes traumatismes. Moi c’était ma première fois de voir des cadavres et je sais que les enfants qui ont expérimentés cela risque même la folie. A Dori ici nous avons été accueillis sur les sites et notre seul moment de gaieté est celui où nous allons aux espaces amis d’enfants pour nous distraire.

 

Mon cri de cœur aux autorités, c’est qu’elles nous viennent en aide nous les enfants du Burkina Faso. La situation est vraiment critique et nous avons des difficultés à trouver même de la nourriture. Par exemple, mon rêve est de devenir Docteur en médecine pour soigner les gens, mais sans école, il est impossible pour moi de voir ce rêve se réaliser, Pire si je ne reprends pas le chemin de l’école, je peux devenir une des nombreuses victimes du mariage forcé ou même contracter une grossesse précoce.

 

Depuis que nous sommes arrivés ici, nos mamans sont celles qui se surpassent et essaient de trouver des petits boulots par ci par là pour nous nourrir. Parfois elles peuvent travailler pendant plus de 2 mois avant de réunir suffisamment d’argent pour acheter un sac de mil. Pourtant ce sac ne dure que 10 jours. Mon plaidoyer est donc celui de tous les enfants du Burkina qui peinent à s’alimenter car rien n’est plus éprouvant que la faim pour un enfant. Sans une bonne alimentation, il est impossible de tenir le coup. Notre désir est que vous nous aidiez à bien nous alimenter, à retourner à l’école et surtout à faire revenir la paix au Burkina pour que nous regagnions nos villages respectifs ».

Réagissant aux doléances des enfants, le gouverneur a promis de faire de son mieux pour que les enfants du Sahel aient accès à de meilleures conditions alimentaires. Il s'est également engagé à être la voix des enfants auprès des décideurs du pays et à relayer leurs préoccupations chaque fois qu'il en aura l'occasion.